Augmentation de la violence liée au port de masques en France
Le dimanche 16 août 2020 à 17h28
On assiste à une augmentation du nombre d’incidents violents liés aux nouvelles obligations de porter des masques dans les lieux publics dans une grande partie de la France, alors que de plus en plus de villes introduisent cette mesure.
Une source policière à Brest (Finistère) a rapporté que ce week-end, un homme a poignardé un videur devant un bar lorsque ce dernier lui a refusé l’entrée car il ne portait pas de masque. De même, les conducteurs des réseaux de transports publics ont signalé que la majorité des incidents violents étaient liés au masque.
Le port du masque est obligatoire dans les transports en commun depuis le début du déconfinement en mai.
La plupart des victimes semblent être soit le conducteur – en particulier dans les bus – soit des passagers qui tentent de faire adhérer les autres aux règles. Dans un cas à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis), une infirmière a été agressée dans un bus pour avoir tenté de faire porter un masque à un autre passager.
Et début juillet, dans une affaire qui a choqué la France, le chauffeur de bus de Bayonne Philippe Monguillot a été battu et laissé en état de mort cérébrale – menant à sa mort éventuelle – après avoir tenté de refuser l’entrée à un groupe de personnes qui ne portaient pas de masques.
Fin juillet, un passager en état d’ébriété a été condamné à quatre mois de prison pour avoir refusé de porter un masque et menacé le chauffeur, dans un bus dans le Tarn, dans le sud de la France.
A Lille (Hauts-de-France), les policiers ont remarqué que certaines personnes deviennent furieuses lorsqu’on leur demande de porter un masque dans la rue.
Une source policière a déclaré au Journal du Dimanche : « Dans certains quartiers, les contrôles des masques peuvent être tendus. » L’officier a ajouté qu’il avait infligé une amende à 15 personnes pour ne pas avoir porté de masque dans le centre-ville vendredi après-midi (14 août).
Dans certaines régions, du personnel supplémentaire est employé – en soutien et parfois à la place de la police – pour tenter de calmer la situation.
À Noirmoutier (Vendée, Pays de la Loire), le personnel communal est en charge de demander aux gens de porter un masque, tandis qu’à Hendaye (Pyrénées-Atlantiques, Nouvelle-Aquitaine), des médiateurs sont spécialement formés sont sur le terrain pour éviter une présence policière.
Port obligatoire du masque
Les rapports interviennent alors que le port obligatoire du masque devient de plus en plus courant dans les lieux publics à travers la France – même dans les espaces extérieurs, tels que les marchés en plein air – et que le nombre de cas de Covid-19 augmente.
La ville de Creil (Oise, Hauts-de-France) a désormais rendu obligatoire le port de masques partout, tout le temps – une première pour le pays.
Depuis le lundi 10 août, de nombreux espaces publics et extérieurs de Paris ont rendu la pratique obligatoire, tandis que dans la ville méridionale de Marseille, les mesures se déploient également, notamment dans les rues commerçantes les plus fréquentées et les zones touristiques.
Dans de nombreux domaines, les masques sont désormais obligatoires dans les espaces où la distanciation physique est considérée comme impossible.
Le non-port d’un masque peut être sanctionné d’une amende de 135 €.
Les règles viennent après que le Premier ministre Jean Castex a appelé à « la vigilance, la discipline et plus de port de masque » alors que les cas de Covid-19 continuent d’augmenter à travers le pays.
Il a appelé le public à normaliser le port de masques partout, même à l’extérieur, et a ajouté: « Il faut aller encore plus loin pour éviter une reprise significative du virus dans le pays.
