Les services de transport public français peuvent-ils garantir des déplacements sûrs aux passagers?

Serons-nous protégés contre le coronavirus dans les transports en commun ?

Le mardi 5 mai 2020 à 11h30

Alors que la France s’apprête à commencer à lever le confinement national dès le 11 mai, les travailleurs des transports se préparent à un afflux de voyageurs dans les trains, les bus et les métros. Mais les compagnies ferroviaires disent qu’elles « manquent de moyens nécessaires » pour assurer la sécurité de tous.

Dès la semaine prochaine, lorsque la France fera ses premiers pas vers une sorte de retour à la normalité, le nombre de personnes empruntant chaque jour les transports publics augmentera inévitablement à mesure que les salariés reprendront le travail.

Mais les compagnies ferroviaires françaises ont tiré la sonnette d’alarme sur le fait qu’elles ne peuvent garantir la sécurité des passagers dans les circonstances actuelles.

Dans une lettre adressée au Premier ministre français Edouard Philippe, les patrons de la SNCF, de la RATP, de Keolis et d’AGIR, qui représentent ensemble plus de 90% de tous les réseaux de transports publics, ont déclaré que « les opérateurs n’ont pas les moyens nécessaires » pour garantir la sécurité de tous leurs passagers à partir du 11 mai.

La lettre a été obtenue par le quotidien français “Le Parisien”.

« Nous considérons qu’il est de notre devoir d’informer du risque très élevé de désordre public qui conduira nécessairement à l’arrêt des transports publics », ont déclaré les signataires.

Les chefs des compagnies ferroviaires ont déclaré qu’ils manquaient à la fois de matériel (en particulier de masques) et de personnel pour s’assurer que tout le monde puisse voyager tout en respectant les conseils nationaux de santé du gouvernement.

Ils ont déclaré au PM que « la mobilisation de la police, nationale et locale, sera une condition indispensable pour réguler le flux » de passagers.

‘Irresponsable’

L’appel à l’aide des compagnies ferroviaires a été repris par plusieurs syndicats des chemins de fer.

« Il est irresponsable de rouvrir une société de cette façon », a déclaré Matthieu Bolle-Reddat, secrétaire général du syndicat CGT représentant les cheminots à Versailles, au sud-ouest de Paris.

Le syndicat CGT a dirigé les grèves des transports de décembre pour protester contre les plans de réforme des retraites du gouvernement.

Bolle-Reddat, qui est conducteur de train sur le service ferroviaire transilien de banlieue parisienne, a déclaré que les compagnies de chemin de fer ne seraient pas en mesure d’assurer la sécurité des passagers ou des conducteurs si le nombre augmentait considérablement à partir de la semaine prochaine.

« Nous n’avons pas assez de personnel pour nettoyer les trains et pour garantir que les passagers maintiennent des mesures de sécurité à l’intérieur des trains », a-t-il déclaré.

Suite de l’article sur la page suivante…