Le confinement en France a sauvé 61 000 vies
Le samedi 25 avril 2020 à 8h24
Le confinement en France a empêché plus de 61 000 décès de Covid-19, selon de nouvelles recherches.
Trois chercheurs de l’École des Hautes Études en Santé Publique (EHESP) ont identifié le coût humain du Covid-19 si le pays n’avait pas été placé en confinement.
Le président Emmanuel Macron a annoncé cette mesure nationale le 16 mars, et elle a commencé dès le lendemain.
Le modèle informatique développé par l’EHESP simule la propagation du virus au sein de la population française au cours d’un mois à partir du 19 mars, si aucune action n’avait été entreprise.
Leur modèle scientifique, couvrant 13 agglomérations françaises, a également examiné quel aurait été l’impact potentiel sur les hospitalisations, les admissions en soins intensifs et les décès.
L’analyse a prédit que 14,8 millions de personnes auraient été infectées par Covid-19 en France si les mesures de confinement n’avaient pas été mises en œuvre.
Elle prédit également qu’il y aurait eu plus de 585 000 hospitalisations, 140 000 admissions en soins intensifs et près de 62 000 décès au cours du mois.
L’étude de 32 pages, publiée mercredi 22 avril, conclut que « en l’absence de toute mesure de contrôle, l’épidémie de Covid-19 aurait eu un fardeau de morbidité et de mortalité critique en France, accablant les capacités des hôpitaux français en quelques semaines ».
La recherche, entreprise par le professeur Pascal Crépey, le Dr Jonathan Roux et Clément Massonnaud, n’inclut pas les chiffres des foyers de soins pour personnes âgées, qui ont représenté environ un tiers du nombre total de décès dus au Covid-19.
La recherche a pris en compte divers facteurs, notamment les variations dans les groupes d’âge et la localisation.
François Blanquart, chercheur au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), a déclaré au journal Le Figaro: « Le modèle est solide et les critères choisis reflètent assez bien le consensus scientifique sur ce que nous savons du Covid-19. »
Lulla Opatowski, chercheuse à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et au centre de recherche médicale Institut Pasteur, a ajouté: « Ces chiffres nous rappellent la raison pour laquelle le confinement a été décidé d’urgence à la mi-mars, dans le but d’éviter que les hôpitaux ne soient submergés, ce qui aurait sérieusement augmenté les taux de mortalité. »
La dernière mise à jour du 24 avril a montré que jusqu’à présent, 21 856 personnes sont décédées de causes liées au Covid-19 sur le territoire français.