TOP 10: Les athlètes féminines qui ont révolutionné leur sport
Saviez-vous que le créateur des Jeux olympiques modernes, le célèbre baron Pierre de Coubertin, pensait que le rôle des femmes était de couronner les vainqueurs, et non de prendre part à la compétition ? Il aura fallu attendre l’année 2012 pour que toutes les nations envoient une délégation féminine aux JO.
Et pourtant, nombreuses sont celles qui ont fait évoluer leur discipline, et ouvert la voie aux autres athlètes féminines. Parmi elles, la militante française Alice Milliat a marqué l’histoire en s’opposant à Pierre de Coubertin.
Cette inclassable athlète, pratiquant notamment l’aviron, le hockey et le football, a créé des Olympiades féminines, avant d’obtenir enfin la participation des femmes aux Jeux olympiques, en 1912.
Dans ce top 10 des sportives qui ont révolutionné leur sport, découvrez quelle joueuse de tennis a imposé l’égalité salariale lors des tournois, quelle jeune coureuse a défié les organisateurs misogynes du marathon de Boston, mais aussi pourquoi Nadia Comaneci est entrée dans la légende aux Jeux olympiques de Montréal 1976.
Cet article vous dévoile également le palmarès incroyable de la légende française du cyclisme, Jeannie Longo, et l’histoire de cette nageuse intrépide qui a permis aux Américaines de porter le maillot pour se baigner.
#10 – Athlétisme: Florence Griffith-Joyner
Depuis 1988, les records de la sprinteuse Flo Jo aux 100 mètres et 200 mètres restent invaincus. Comment est-ce possible ? La progression foudroyante de l’athlète américaine, et sa subite transformation physique, le temps d’une olympiade, ont soulevé des soupçons de dopage. Il faut dire que son décès prématuré, à l’âge de 38 ans, a permis d’alimenter la rumeur.
Et pourtant, Florence Griffith-Joyner, surnommée la panthère noire n’a jamais été contrôlée positive aux produits dopants. Ses performances hors normes ont marqué l’histoire de l’athlétisme: sept médailles obtenues aux Jeux olympiques et aux championnats du monde, dont quatre en or ! Lorsqu’elle bat le record du 100 mètres, elle effectue un temps proche du record masculin.
Le style unique de Flo Jo, avec ses longs ongles manucurés et ses tenues fluo, aura également participé à sa légende. Une chose est sûre: la reine du sprint ne laissait personne indifférent…
#9 – Basket-ball: Candace Parker
Née dans le Missouri, en avril 1986, Candace Parker se fait remarquer alors qu’elle n’a même pas 18 ans. Pendant ses vacances d’été, elle devient la première femme à remporter un concours de slam dunks rassemblant les meilleurs lycéens du continent nord-américain.
Elle est également la première femme à dunker lors d’un tournoi final de NCAA, et la première à réaliser deux fois cette prouesse au cours d’un même match. Sa carrière de rookie commence sur les chapeaux de roue: elle bat le record du nombre de points marqués lors d’un premier match professionnel ! Avec son équipe nationale, elle remporte même deux titres olympiques.
Mais Candace Parker a aussi bousculé les codes du basket-ball professionnel. Elle joue alors qu’elle est enceinte, remonte sur le terrain huit semaines après son accouchement, et allaite sa fille pendant les intervalles de jeu. La basketteuse américaine entrera, à coup sûr, dans les livres d’histoire !
#8 – Course nautique: Florence Arthaud
Comme Obélix, la célèbre navigatrice française est tombée dedans quand elle était petite ! Fille d’un éditeur spécialisé dans les récits de voyage et d’exploration, Florence Arthaud commence à naviguer dès le plus jeune âge, en famille.
En 1978, elle termine la première édition de la Route du Rhum à la onzième place, alors qu’elle n’a que 21 ans. Huit ans plus tard, celle que l’on surnomme la petite fiancée de l’Atlantique se déroute pour tenter de venir en aide à son compatriote Loïc Caradec, qui a chaviré.
Malheureusement, elle arrive deux jours trop tard, et ne trouve plus aucune trace du navigateur. La quatrième édition de la Route du Rhum est celle de Florence Arthaud: son arrivée à Point-à-Pitre, le 18 novembre 1990, a révolutionné le nautisme à voile. En effet, elle est la première femme à remporter la prestigieuse course transatlantique en solitaire.
En 2015, Florence Arthaud perd tragiquement la vie dans une collision entre deux hélicoptères, lors du tournage d’une émission de téléréalité, au côté de la nageuse Camille Muffat, du boxeur Alexis Vastine et de sept autres personnes.
#7 – Marathon: Kathrine Switzer
Coureuse américaine née en Allemagne, Kathrine Switzer est entrée dans l’histoire comme la première femme à participer au marathon de Boston avec un dossard. Les images d’un organisateur tentant de l’empêcher de continuer la course, prises le 19 avril 1967, sont devenues célèbres.
Et pourtant, l’année précédente, une autre femme avait réussi l’exploit de terminer le même marathon, mais sans numéro de dossard. En effet, alors qu’elle souhaitait s’inscrire, Roberta Gibb s’est vue refuser l’accès à la course au motif qu’une femme était physiquement incapable de courir un marathon !
Heureusement, grâce à la ténacité de Kathrine Switzer, le marathon de Boston s’ouvre aux femmes en 1972. De même, la militante parvient à imposer une épreuve féminine de marathon au Jeux olympiques d’été, à partir de l’édition de 1984. Toujours en activité, l’athlète a même réédité son exploit, cinquante ans plus tard, avec le même numéro de dossard.
#6 – Patinage artistique: Surya Bonaly
Neuf fois championne de France, cinq fois championne d’Europe, souvent récompensée en compétitions internationales, mais boudée par les Jeux olympiques, Surya Bonaly est la patineuse française la plus époustouflante de l’histoire du sport.
Avec son corps athlétique et sa peau noire, elle brise les codes de la discipline. Mais ce sont surtout ses combinaisons de sauts inédites et périlleuses, ses tentatives de quadruples rotations, et bien sûr le fameux salto arrière qui porte son nom, qui vont révolutionner le patinage artistique.
En 1998, aux Jeux olympiques de Nagano, le « Bonaly » voit le jour. Alors qu’il est interdit de réaliser un salto arrière, figure nécessitant d’atterrir sur ses deux pieds, Surya Bonaly termine sa prestation par un salto arrière réceptionné sur un seul patin ! Étrangement sévères, les juges lui infligeront une pénalité qui la déclassera en 10ème position…
Cet épisode marquera la fin de sa carrière. Surya Bonaly coule aujourd’hui des jours heureux à Las Vegas, où elle milite contre le racisme dans le sport, mais également pour la défense des animaux.
#5 – Judo: Rena Kanokogi
Née à Brooklyn en 1935, Rena apprend le judo pour se défendre. Malgré ses progrès, elle se voit refuser l’accès aux compétitions, réservées aux hommes. Celle que l’on surnomme « Rusty » se déguise alors en homme, et permet à son équipe de remporter la victoire au championnat ! Malheureusement, la supercherie est vite découverte, et Rena est éliminée de la compétition.
En 1962, l’athlète part s’installer dans un célèbre dojo de Tokyo. Rena Kanokogi devient la première femme à s’y entraîner avec les hommes, ayant battu toutes ses adversaires féminines.
Lorsqu’elle revient aux États-Unis, elle milite pour que toutes les compétitions sportives soient accessibles aux femmes. Rena ira même jusqu’à hypothéquer sa propre maison afin de mettre sur pied les tous premiers championnats du monde féminins de judo, à New York. Elle est aussi la première femme à obtenir le grade de 7ème dan. Quelle athlète d’avant-garde !
#4 – Natation: Annette Kellermann
Fille d’une pianiste française et d’un violoniste australien, la jeune Annette, née en 1886, souffre de la polio. Le médecin de famille lui conseille alors de pratiquer la natation, afin de stimuler les muscles de ses jambes.
À 19 ans, Annette Kellermann a développé des cuisses d’athlète. Elle est la première femme à tenter de traverser la Manche à la nage. Deux ans plus tard, un policier l’arrête sur une plage de Boston pour indécence: son maillot de bain une pièce découvre ses bras et ses cuisses, ce qui est interdit à l’époque. Annette décide de récidiver, jusqu’à ce qu’un juge autorise enfin le port du maillot pour les femmes.
À New-York, cette pionnière du féminisme lance les ballets aquatiques, qui marqueront la naissance de la natation synchronisée moderne. Grâce à ses projets ambitieux et ses combats, Annette Kellermann a permis de populariser la natation auprès des femmes du monde entier.
#3 – Cyclisme: Jeannie Longo
Née en 1958 à Annecy, Jeannie Longo est véritablement une athlète qui a révolutionné son sport ! Celle que l’on surnomme « Terminator » devient championne de France à l’âge de 21 ans, avant d’enchaîner avec un palmarès à peine croyable. Et pourtant, à 31 ans, Jeannie Longo décide d’arrêter sa carrière.
Heureusement, deux ans plus tard, l’infatigable coureuse cycliste reprend la compétition pour conquérir de nouveaux titres et records, jusqu’à la précieuse médaille d’or de course en ligne aux JO d’Atlanta en 1996. À 53 ans, Jeannie Longo remportait son dernier titre de Championne de France du contre-la-montre. Quelle longévité !
En tout, la plus grande championne française de cyclisme aura remporté plus de mille victoires, 59 titres de championne de France, trois victoires du Tour de France féminin, 13 titres de championne du monde, 30 médailles aux JO et aux championnats du monde, ainsi que 38 records du monde.
#2 – Tennis: Billie Jean King
L’une des meilleures joueuses de tennis de tous les temps est également une fervente militante en faveur de l’égalité des sexes, qui a radicalement transformé son sport. Billie Jean King est surtout connue pour sa célèbre victoire contre l’ancien numéro un mondial Bobby Riggs, en 1973.
Ce dernier l’avait mise au défi de le battre, clamant que le tennis féminin était largement inférieur à celui pratiqué par les hommes. 90 millions de téléspectateurs sont réunis pour assister à la bataille des sexes, brillamment remportée par Billie Jean King. Au cours de sa carrière, elle gagnera 39 titres en Grand Chelem.
L’athlète californienne obtiendra l’égalité des salaires sur les tournois, en menaçant de ne plus y participer. En 1973, elle fonde la WTA, Association des joueuses de tennis. Son coming-out forcé, en 1981, sera une première dans le monde du sport. Par la suite, elle militera également pour la défense des droits LGBT.
#1 – Gymnastique: Nadia Comaneci
C’est le 18 juillet 1976, lors des Jeux olympiques de Montréal, que la jeune athlète roumaine de 14 ans et 8 mois entre dans la légende. Pour la première fois dans l’histoire des JO, elle obtient la note parfaite de 10.00 grâce à sa somptueuse prestation à l’épreuve des barres asymétriques.
Ce « Perfect Ten » était tellement imprévu que le tableau des scores n’était pas paramétré pour l’afficher. En effet, seuls trois indicateurs permettaient de régler le score: une unité et deux décimales. Personne n’avait jamais pensé qu’un athlète puisse obtenir une note supérieure à 9,99.
C’est pourquoi la frêle gymnaste s’est vue attribuer la note de 1.00… avant que le stade ne réalise qu’il s’agissait d’un dix parfait ! La petite fée de Montréal était née !
Élue depuis « Gymnaste du Siècle », et décorée à deux reprises de l’Ordre olympique, Nadia Comaneci a fui le régime de Ceausescu en 1989, quelques semaines avant que n’éclate la révolution. En 2001, elle obtient la nationalité américaine.
