TOP 10: Les plantes les plus toxiques du monde

Comme les plantes ne sont pas très mobiles, elles ont développé de nombreux moyens pour se protéger de tout ce qui est herbivore. Nombre d’entre elles sont dotées de pics ou même tout simplement d’un goût désagréable. Certaines sont si venimeuses que tous ceux qui seraient tentés de les manger pourraient le payer de leur vie.

Beaucoup de ces plantes vénéneuses mortelles font partie du folklore et portent des noms alarmants comme le « casque du diable », la « belladone mortelle », la « petite pomme de la mort » et « l’arbre du suicide ». Bien que ces noms suffisent à dissuader toute personne saine d’esprit de les manger, cela ne peut être utile que si vous les connaissez !

#10 – Laurier rose (Nerium oleander)

Laurier rose (Nerium oleander)

Originaire d’Asie, la « rose de Jéricho » ou « laurier rose » est maintenant commune dans toutes les régions méditerranéennes. C’est une plante décorative populaire en Amérique du Nord. Le nom italien du laurier-rose se traduit par « tueur de fesses », ce qui devrait suffire à dissuader n’importe qui d’en ingérer !

Si vous en mangiez suffisamment, vous ressentiriez presque immédiatement les effets « tueurs de fesses » avec une combinaison de symptômes cardiaques et gastro-intestinaux. Une diarrhée sanglante, des vomissements, de la bave et des battements de cœur irréguliers peuvent survenir, et un traitement rapide est essentiel.

Les toxines telles que les glycosides cardiaques, le nérioside et l’oldendrine font toutes partie de l’arsenal mortelle des lauriers roses. Toute la plante est toxique jusqu’au nectar. On dit que même la fumée de la combustion de la plante est toxique, et on signale des cas d’empoisonnements graves résultant de l’utilisation des brindilles comme brochettes de cuisine.

Nous ne savons pas exactement quelle dose minimum peut être fatale, mais certains mentionnent qu’une seule feuille peut suffire pour mettre un enfant en bas âge en danger de mort. D’autres sources affirment que 100 grammes sont suffisants pour venir à bout d’un cheval adulte.

#9 – Snakeroot blanc (Ageratina altissima)

Snakeroot blanc (Ageratina altissima)

On pense que l’Ageratina Altissima est responsable de la mort de la mère du président américain Abraham Lincoln. Elle est morte de ce que l’on a appelé le « mal du lait », qui s’est manifesté en buvant du lait contaminé par des toxines provenant de plantes consommées par les vaches.

Au début du XIXème siècle, des milliers de colons européens sont morts dans le Midwest américain. Ce n’est que lorsqu’une femme du nom d’Anna Bixby a appris les propriétés toxiques de la plante par une vieille dame amérindienne que la cause de tous ces décès a été découverte.

La cause de la toxicité est un type d’alcool, le trémétol, qui tire son nom des tremblements qu’il provoque chez les personnes empoisonnées. Il s’ensuit des vomissements violents, un délire, une soif intense et finalement la mort.

Le nom de racine de serpent, traduction littérale de « Snakeroot », vient du fait qu’elle peut être utilisée comme traitement lorsqu’elle est appliquée sur des morsures de serpent.

#8 – Mancenillier (Hippomane mancinella)

Mancenillier (Hippomane mancinella)

Le mancenillier est un petit arbre qui porte des fruits appelés « petites pommes de la mort », et dont il faut évidemment se méfier. On le trouve dans les régions côtières de la Floride, de l’Amérique du Sud et de l’Amérique centrale. C’est probablement l’arbre le plus toxique du monde, rien que ça.

Si le fruit est considéré comme potentiellement mortel une fois ingéré, c’est l’arbre lui-même qui représente la plus grande menace. Chaque partie est bourrée de puissantes toxines, notamment la sève qui contient du phorbol, un puissant irritant cutané. Le contact avec la sève provoque une forte dermatite allergique qui se traduit par des cloques sur la peau.

C’est un danger particulier en cas de pluie, lorsque toute personne s’abritant sous les feuilles de l’arbre risque d’être éclaboussée par des gouttes de sève. Même une petite quantité peut provoquer des cloques sur la peau, ce qui n’est pas surprenant car ce produit peut aussi décaper la peinture des voitures en stationnement !

On rapporte également que la fumée provenant de la combustion du bois peut provoquer la cécité.

Bien sûr, tout ce potentiel de douleur n’est pas passé inaperçu. On dit que les indigènes caribéens utilisaient la sève sur leurs pointes de flèches, empoisonnaient les puits de leurs ennemis avec les feuilles, et attachaient même certaines malheureuses victimes au tronc de l’arbre.

#7 – Arbre suicide (Cerbera odollam)

Arbre suicide (Cerbera odollam)

Avec un tel nom, il n’est pas surprenant que cet arbre soit probablement responsable de la plupart des décès dus à la flore à travers le monde. Rien que dans l’État indien du Kerala, il serait responsable d’environ 50 décès par an. Bien qu’il soit appelé l’arbre du suicide, ses toxines fonctionnent aussi bien pour le meurtre, et son goût est facilement caché dans un bol de nourriture épicée.

C’est à Madagascar que le Cerbera a fait le plus de victimes. Appelé « poison d’épreuve », il était utilisé jusqu’au milieu du XIXème siècle dans le cadre de « procès d’épreuve ». En gros, si vous arriviez à survivre, alors cela voulait dire que vous étiez innocent. Dans le cas contraire, vous deviez forcément être coupable, et la mort une punition juste…

On estime qu’environ 3000 personnes par an sont mortes lors de ces procès, beaucoup se soumettant volontairement au processus en le croyant infaillible. Le procès par empoisonnement a finalement été aboli en 1861 par le roi Radama II.

C’est la graine qui se trouve à l’intérieur du fruit de cette plante qui est hautement toxique. Elle contient un alcaloïde puissant, la cerbérine, qui est similaire à la digoxine des digitales. Ces deux substances agissent en perturbant le rythme cardiaque, souvent avec des conséquences fatales.

Le « cerbera odollam » est un membre de la même famille que le « laurier rose » mentionné précédemment.

#6 – Morelle noire (Atropa belladonna)

Morelle noire (Atropa belladonna)

Comme les membres de sa famille, la pomme de terre et la tomate, la morelle noire contient la solanine, un poison glycoalcaloïde. Cependant, alors qu’il faudrait manger un camion entier de tomates pour vous empoisonner, une seule feuille de belladone suffit.

Les principales toxines de la morelle noire sont l’atropine, la scopolamine et l’hyoscyamine, qui affectent toutes le système nerveux en bloquant certains neurotransmetteurs. Bien que toutes les parties de la plante soient toxiques, la racine est généralement la plus toxique de toutes. Une dose d’environ deux à cinq baies est généralement suffisante pour tuer un adulte.

Les symptômes classiques d’empoisonnement incluent les pupilles dilatées, une vision trouble, une bouche sèche, des hallucinations, des battements cardiaques bruyants (audibles à plusieurs mètres), un comportement agressif, des convulsions, le coma et éventuellement la mort. Les effets du poison ne sont en aucun cas instantanés et peuvent prendre de plusieurs heures à plusieurs jours avant d’apparaître.

Le nom « Atropa » vient de l’atropine. Belladonna signifie « belle dame » et se réfère à la pratique du XVIIème siècle selon laquelle les femmes mettaient un petit extrait de morelle noire dans leurs yeux pour dilater leurs pupilles et les rendre plus attrayantes.

#5 – Muguet (Convallaria majalis)

Muguet (Convallaria majalis)

On trouve le muguet dans toute l’Europe du Nord et en Amérique, où il est très commun dans les forêts. Malgré sa belle apparence, cette plante est un poison mortel contenant pas moins de 38 glycosides cardiaques différents.

Le principal est la convallatoxine. Toutes les parties de la plante sont toxiques, y compris les baies rouge orangé. Les symptômes de l’empoisonnement au muguet sont de graves maux de tête, des nausées, des vomissements, un ralentissement du rythme cardiaque et une miction excessive.

Les cas d’empoisonnements graves au muguet sont plutôt rares, car il faut en manger une grande quantité pour atteindre un niveau de risque vraiment important. Dans tous les cas, il convient de contacter le centre antipoison en cas d’ingestion, même légère, surtout s’il s’agit d’un enfant.

#4 – Pruche

Pruche

Dans la Grèce antique, la pruche était utilisée comme forme d’exécution, notamment sur le philosophe Socrate vers 400 avant JC. Il existe quelques variétés de pruches très toxiques, la plus connue en Europe étant le « Conium maculatum », ou pruche empoisonnée.

En Amérique du Nord, la pruche aquatique (Cicuta maculata) est la plus tristement célèbre. Ces deux espèces peuvent s’avérer mortelles si elles sont consommées. La pruche empoisonnée contient la puissante toxine « coniine ». On estime qu’une dose d’environ 0,15 gramme suffit pour tuer un adulte.

Le mode d’action de ce poison est de « tuer de l’extérieur vers l’intérieur ». Un engourdissement des extrémités se propage lentement vers l’intérieur, aboutissant à une paralysie des poumons et à la mort.

Des cas d’empoisonnement à la pruche se produisent encore, les gens confondant généralement la plante avec quelque chose de comestible, comme un ingrédient de salade par exemple. La pruche est un membre de la même famille que la carotte et le fenouil, de sorte que la racine hautement toxique peut également être consommée par erreur.

Les toxines que contient la pruche aquatique, la cicutoxine et le cicunol, ont un effet très différent. Ce sont des neurotoxines qui provoquent des convulsions violentes et douloureuses, des crampes et des tremblements très différents de la paralysie générale et calme de la coniine.

Même ceux qui survivent à la prise de pruche aquatique peuvent être atteints de dommages à long terme tels que l’amnésie. Elle est largement considérée comme la plante la plus toxique en Amérique du Nord.

#3 – Ricin commun (Ricinus communis)

Ricin commun (Ricinus communis)

La plante de ricin est généralement connue pour la production d’huile de ricin. Cette huile végétale est largement utilisée dans la production alimentaire et est également disponible en médecine car elle est riche en vitamines A et D, et constitue un laxatif efficace.

Elle provient des graines de la plante qui contiennent environ 50 % d’huile. Bizarrement, les graines sont également une source de l’une des plus puissantes toxines végétales sur Terre, la ricine. C’est un poison plus puissant que le cyanure, la strychnine ou le venin de serpent le plus toxique.

Heureusement, l’intoxication n’est possible que si la toxine est inhalée ou injectée. Si elle est consommée, la ricine est toujours très dangereuse mais environ mille fois moins mortelle. Cela dit, il suffit de quelques grains pour tuer un adulte.

Ces plantes arbustives sont assez courantes dans les régions les plus chaudes du monde et poussent pratiquement partout. C’est en fait une assez jolie plante avec de grandes fleurs orange. Les symptômes de leur consommation ne sont pas très agréables, c’est le moins que l’on puisse dire…

Vous pouvez vous attendre à des crampes abdominales, des vomissements, des hémorragies internes et une insuffisance rénale. Les effets ne sont pas immédiats et il peut s’écouler plus d’une journée avant que les symptômes ne se manifestent.

Dans les cas mortels, il peut s’écouler jusqu’à 5 jours avant que la victime ne meure de cette mort désagréable. C’est pour cette raison que, bien qu’elle soit relativement courante et accessible, la prise de ricine est une forme de suicide plutôt rare.

Le ricin a cependant été utilisé pour tuer d’autres personnes. Il a été développé comme une arme biologique dès la première guerre mondiale et les deux superpuissances de la guerre froide l’ont utilisé comme arme. Plus récemment, elle a été utilisée par des agents secrets soviétiques pour assassiner le dissident bulgare Georgi Markov à l’aide d’un bout de parapluie empoisonné.

#2 – Aconit (Aconitum napellus)

Aconit (Aconitum napellus)

L’Aconit porte de nombreux noms, certains faisant référence à la forme de la fleur comme le « casque du diable », et d’autres à des usages traditionnels comme l’aconit « tue-loup ». Ce nom vient de son utilisation par les bergers de la Grèce antique qui fabriquaient des flèches en aconit pour tuer les loups.

Toute plante portant autant de noms devrait sonner l’alarme, et c’est certainement le cas de l’aconit. Aussi connue sous le nom de « reine des poisons », c’est probablement la plante la plus toxique d’Europe.

Ses jolies fleurs violettes sont assez courantes sur les contreforts des montagnes dans toute l’Europe du Nord et en Asie. Elles atteignent une hauteur d’environ 2 mètres et toutes les parties de la plante contiennent de l’aconitine mortelle. Le simple fait de toucher la plante peut provoquer des symptômes graves, tandis que l’ingestion s’avère souvent fatale.

Les effets sont immédiats et commencent par une brûlure dans la bouche. Il s’ensuit une bave, des vomissements et de la diarrhée. À mesure que le poison progresse, les victimes peuvent ressentir des engourdissements, des picotements, des battements de cœur irréguliers et finalement la mort par insuffisance respiratoire.

Les antécédents mortels de l’aconit sont longs. Les Grecs de l’Antiquité l’ont nommé « ἀκόνιτον », ce qui signifie « sans lutte » et laisse entrevoir le mode d’action du poison. Il est présent dans la littérature tant ancienne que moderne, de Shakespeare à Harry Potter, où il est brassé par le professeur Rogue pour transformer Rémus Lupin en loup-garou.

La sève est depuis longtemps utilisée pour fabriquer les lances et les flèches. Certains Esquimaux l’utilisaient même pour fabriquer leurs harpons pour la chasse à la baleine. Plus récemment, les nazis l’ont utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale pour extraire la toxine et l’intégrer dans les balles.

#1 – Pois De Rosaire (Abrus precatorius)

Pois De Rosaire (Abrus precatorius)

L’Abrus precatorius est une autre plante aux noms multiples: pois de rosaire, jequirity, pois paternoster, œil de crabe, haricot de précurseur, réglisse indienne ou pain Jumbie. Mais aucun de ces noms n’indique que les haricots contiennent un poison près de 100 fois plus mortel que le ricin.

Cette toxine s’appelle « abrin » et il ne fait aucun doute qu’il s’agit du poison végétal le plus mortel connu de l’homme. Ses effets sont très similaires à ceux de la ricine. Il est surprenant de constater que cette plante est commune dans tous les tropiques et qu’elle est considérée comme une espèce nuisible envahissante dans de nombreux endroits, notamment en Floride.

Les haricots rouges et noirs brillants ont des usages variés, notamment comme haricots à cliquetis dans les maracas et les bijoux. C’est de là que vient le nom de pois de rosaire, car ils sont généralement enfilés ensemble pour former des perles de rosaire.

Heureusement pour le porteur, le haricot a un revêtement protecteur très résistant, mais malheureusement pour les bijoutiers qui se piquent le doigt lorsqu’ils travaillent sur une pièce, c’est la mort assurée. Lors d’un incident récent, un certain nombre de bracelets ont été rappelés dans l’une des attractions touristiques les plus connues du Royaume-Uni. Ils étaient faits de graines d’Abrus precatorius !

Si le danger théorique d’une plante contenant l’une des toxines les plus puissantes connues de l’homme est évident, il ne semble pas avoir été confirmé statistiquement. On sait que les graines sont relativement sûres si elles sont avalées entières, car elles traversent le corps protégé par leur revêtement résistant.

Ce qui est plus surprenant, c’est le nombre de survivants qui ont mâché ou broyé les graines. Si certains sont morts, autant ont survécu, même s’ils ont souffert de graves troubles gastro-intestinaux. On pense que la raison en est que la toxine abrin n’est que lentement absorbée par l’organisme.

Ainsi, grâce à des soins médicaux rapides, ou simplement aux actions purgatives naturelles du corps, il semble que beaucoup puissent survivre malgré la toxicité effroyable de l’abrin.

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